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Kadya Emmanuelle


Anthropologue, Chargée de recherche à l’IRD avec HDR

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Thèmes de recherche

Ses activités de recherche articulent un travail empirique sur le traitement du malheur et de l’infortune avec un travail théorique sur le Religieux, les Cultes de possession, leurs rapports à l’État et au monde globalisé.

Ce travail, axé sur les rapports sociaux et politiques contemporains, l’a incitée à proposer une anthropologie religieuse des sociétés africaines et sud-américaines contemporaines, où des univers religieux hétérogènes s’affrontent, une anthropologie répondant à trois questions principales :

  • Comment comprendre que l’événement-maladie résolve la tension entre univers religieux hétérogènes.

  • Comment s’opère la mise en patrimoine du religieux,

  • Comment appréhender, dans la longue durée, la « reproduction » des effets des transformations religieuses induites par la Traite des esclaves et la colonisation européenne.

Actuellement, EKT poursuit ses travaux sur les processus de mise en patrimoine des religions « locales » en Afrique et au Brésil et sur l’identification des productions religieuses de l’espace-temps Atlantique Sud. Elle prépare également un ouvrage de synthèse sur ses travaux en Afrique et au Brésil en réinterrogeant les liens entre religions du Livre et religions de la Coutume à partir de la métaphore du miroir baroque. L’approche en termes de miroir baroque permet de privilégier ce qui articule des éléments hétérogènes à l’inverse des habituelles catégorisations en termes de syncrétisme, d’hybridation ou de branchement qui se cristallisent sur ce qui les séparent.

Mots clés : cultes de possession / Atlantique sud / constructions identitaires / patrimonialisation / imaginaire national.


Habilitation à diriger des recherches

  • 2010, Des Afriques à l’Afrique en diaspora (12 février 2010, Université Paul Cézanne Aix-Marseille III).

Le dossier est composé de trois volumes. Le premier est une synthèse retraçant l’itinéraire professionnel de la candidate. Le second, intitulé Le masque syncrétique en question. Réflexions à partir du candomblé de Bahia est un mémoire original consacré à l’analyse d’un rituel qui ouvre l’année liturgique des maisons de candomblé les plus afro-centrées de Bahia. La contiguïté de deux rites, l’un catholique avec la transsubstantiation de l’hostie en corps du Christ et l’autre païen, avec le sacrifice d’un bœuf consacré à une divinité de la chasse africaine, loin de participer d’un syncrétisme de masque relève d’un même imaginaire issu des mélancolies coloniales. Le troisième volume est un florilège de 14 articles parmi la trentaine publiée par l’auteure.

  • Garant : Jean-Luc Bonniol, Professeur à l’Université Paul Cézanne.
    Jury : Michel Agier, Directeur de recherches à l'’IRD, directeur d’études à l’EHESS ; Mamadou Diouf, Professeur à l’Université de Columbia ; Jean-Pierre Dozon, Directeur de recherches à l’IRD, directeur d’études à l’EHESS ; Peter Fry, Professeur (émérite) à l’Université fédérale de Rio-de-Janeiro ; Bruno Martinelli, Professeur à l’Université de Provence.


Publications principales

Ouvrage

  • Image22012, Le Candomblé de Bahia. Miroir baroque des mélancolies post-coloniales, Paris, Editions du Cerf, Coll. « Sciences humaines et religions », Préface de Pierre-Antoine Fabre, 175 pages, 23 €. – Le candomblé est un culte de possession qui s’est développé au Brésil, d’abord parmi les descendants des esclaves victimes de la Traite négrière. Il a pour particularité d’associer les croyances issues du catholicisme et des religions amérindiennes et africaines. Centré autour du culte de divinités africaines rattachées à différentes nations (Jeje, Nagô, Angola, Congo, Ketu, etc.), évocatrices d’anciens royaumes africains, le candomblé est aujourd'hui l’une des religions les plus populaires du Brésil et ses adeptes proviennent de toutes les classes sociales. Comment comprendre la célébration conjointe de Jésus-Christ et du fondateur présumé d’un ancien royaume africain ? Dans une même séquence, un prêtre catholique officie au rite eucharistique et un chef de culte préside à l’immolation d’un taureau dont la tête et les entrailles sont transformées en objets divins.

  • Cet ouvrage renouvelle l’approche du candomblé de Bahia à partir d’un espace-temps - l’Atlantique sud - au sein duquel, la Traite esclavagiste, la Réforme catholique et un ethos baroque ont reconfiguré les territoires du nouveau Monde et les enclaves africaines. L’analyse détaillée de deux rituels qui fondent l’identité de deux maisons du candomblé contemporain, témoigne d’une cohabitation pacifique et hiérarchisée des entités chrétiennes, africaines et amérindiennes, dans un tout englobant qui illustre parfaitement l’idéal de démocratie raciale, cette idéologie fondée dans les années trente par les nouvelles élites intellectuelles pour faire du Brésil indépendant et post-esclavagiste un État-nation moderne, et dont les effets dans la société civile sont encore loin d’être atteints.

  • À l’encontre des études en termes de syncrétisme, de résistance et de religiosité marginale, l’auteure démontre, à partir de ces cas exemplaires, que le candomblé, bien que représentant une Afrique mythique, perdue ou retrouvée, illustre également quatre siècles de situation coloniale dont l’univers de représentation, avec ses divinités protéiformes, constitue le miroir baroque des mélancolies postcoloniales.


Direction d’ouvrage

  • Image32008 avec Christine Henry (dir.), Territoires sorciers, numéro thématique des Cahiers d’études africaines, Paris, n°189-190.  – Ces quinze dernières années, les phénomènes de sorcellerie en Afrique, objet privilégié de l’anthropologie classique, ont à nouveau attiré l’intérêt des anthropologues qui en font une figure centrale de la modernité africaine liée à la mondialisation. Ce numéro dénonce ce paradigme construit à partir d’une approche comparative incomplète et convoque des régions et des contextes religieux souvent absents dans la littérature actuelle.

  • 1995 avec A. Sinou, B. Agbo, I. Akibode et al., Le comptoir de Ouidah, une ville africaine singulière, Paris, Éd. Karthala, 191 p.

  • 1991 avec A. Sinou, B. Agbo, I. Akibode et al., Ouidah et son patrimoine, , Paris et Cotonou, Éd. de l’Orstom, 413 p.


Articles et contributions

  • 2011, « O Imaginário e o patrimonial » In O patrimônio cultural dos templos Afro-Brasileiros, IPHAN, Salvador, pp. 177-189.

  • 2011, « O papel do caboclo no candomblé baiano » In Índios e Caboclo, a história recontada, Carvalho, Maria Rosário de  & Carvalho, Ana Magda (ed.), Salvador, Editora Universitária da Universidade Federal da Bahia, EDUFBa, pp. 79-93.

  • 2011, « Quilombo, Caboclo e Candomblé na Bahia » In Negros no Mundo dos Índios imagens, reflexos e alteridades, Carvalho, Maria Rosário de ; Reesink, Edwin & Cavignac, Julie (ed.), Natal, Editora Universitária da Universidade Federal do Rio Grande do Norte, EDUFRN, pp. 131-148.

  • Image42009, “Imaginaire national et mise en patrimoine dans l’Atlantique sud (candomblé de Bahia et cultes vodun au Sud-Bénin)”, Lusotopie, XVI (2), pp.133-155. — Mettre en évidence le rôle joué par la situation coloniale dans la construction de l’imaginaire national au Brésil et au Bénin est le propos de cet article. Cette mise en perspective de deux pays partageant une histoire commune permet de jeter un éclairage nouveau sur les logiques et les généalogies des processus contemporains de mise en patrimoine de la mémoire de la traite.

  • 2009, “Guerre de succession et concurrence mémorielle à Ouidah, ancien comptoir de la Traite”, Politique Africaine, 115, octobre, pp. 155-173.

  • 2009, “De l’amour à la saudade, Digressions sociologiques à partir du candomblé de Bahia” In Du Social hors-la-loi. L’anthropologie analytique de Christian Geffray, Yann Guillaud & Frédéric Létang (eds), IRD, mars, pp. 233-240.

  • 2008, Compte rendu: “Edna G. Bay Asen, Ancestors and Vodun. Tracing Change in African Art”, Gradhiva, n°8, mis en ligne le 10 décembre.

  • 2008, “La sorcellerie envers et contre tous ”, avec Ch. Henry, Cahiers d’études africaines, numéro thématique «Territoires sorciers», Paris, n°189-190.

  • 2005, “Stratégies locales et relations internationales des chefs de culte au Sud-Bénin” In Entreprises religieuses transnationales en Afrique de l’Ouest, pp. 267-284 / L. Fourchard, A. Mary & R. Otayek, Paris, Éd. Karthala.

  • 2003, “Les nouveaux entrepreneurs en religion : la génération montante des chefs de culte de possession à Cotonou (Bénin) et Salvador (Brésil)”, Autrepart, Paris (IRD), n°27 :75-90. Résumé

  • 2003, “Las nuevas empresas de la religión” in Caminos Cruzados. Ensayos en Antropología Social, Etnoecología y Ethnoeducación, pp. 137-149 / C. Alès et J. Chiappino (éds), Paris, Éd. de l’IRD, ULA, GRIAL.

  • 2002, “Comment se construit et s’invente une tradition religieuse ? L’exemple des nations de candomblé de Bahia”, Cahiers d’études africaines, n°167(3) :441-461.

  • 2002, “Le masque syncrétique en question. Fête-dieu et sacrifice au dieu de la chasse dans le candomblé bahianais”, Cahiers du Brésil contemporain, Paris, n°49-50 :109-123.

  • 1999, “En quête d’une bonne mort : péripéties religieuses d’une prêtresse de candomblé bahianaise”, Autrepart, Paris (IRD), n°11 :155-170. Résumé

  • 1998, “La transe dans tous ses états : voduns, orixas, caboclos et erês”, Gradhiva, Paris, n°23 :35-46.

  • 1995, “De la démocratie et des cultes voduns au Bénin”, Cahiers d’études africaines, Paris, n°137(1) :195-208. Résumé

  • 1995, “Dynamique des cultes voduns et du christianisme céleste au Sud-Bénin”, Cahiers des sciences humaines, Paris, vol. 31, n°4 :797-823.

  • 1995, “Artistes au pays ou ailleurs : quelques parcours remarquables. Goli, retour au pays de la confusion”, avec J.P. Badet, Politique africaine, Paris, n°59 :45-58.

  • 1992, “L’anthropologue et le psychiatre face aux médecines traditionnelles. Récit d’une expérience”, Cahiers des Sciences humaines, Paris, n°28(1) :62-81.

  • 1990, “L’interprétation du malheur et de la maladie : une consultation chez un devin au Sud-Bénin” In Sociétés, développement et santé, pp. 191-199 / D. Fassin & Y. Jaffré (dir.), Paris, Ellipses. (Médecine tropicale).

  • 1989, “Thérapeutique islamique et vodouiste : points de rencontre” in Urbanisation et santé dans le Tiers Monde, pp. 305-311 / Gérard Salem & Emile Jannée (éds), Paris, Éd. de l’Orstom.

  • 1985, “Le contre-sorcier haalpulaar, un justicier hors-la-loi : étude de la dynamique du système thérapeutique des haalpulaaren (Sénégal)”, Sciences sociales et santé, Paris, novembre, vol. 3, n°3-4 :129-150 (Anthropologie, sociétés et santé).


Enseignements de Kadya Tall, chargée de recherche à l’IRD, en 2011-2012

- Anthropologie politique des religiosités contemporaines

- Nouvelles configurations de l’ancestralité dans le monde contemporain


20-2-2012


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