CECI n'est pas EXECUTE Mondes américains : Jean Bazin (1941-2001): Terrains africains. Une autre anthropologie ? juin 2009

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Jean Bazin (1941-2001): Terrains africains. Une autre anthropologie ? juin 2009

Journée d’études organisée par le Centre d’études africaines (CEAf), l'Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les Enjeux Sociaux (Iris) et le Centre d'Anthropologie des Mondes Contemporains (CAMC-IIAC), le 03 juin 2009, à l’EHESS.

Réalisation et montage : Serge Blérald de la Division audiovisuelle de l’Ehess.

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Programme

Ouverture par Marc Augé (EHESS) et Isaaka Bagayogo (Université de Bamako)

La trajectoire d'un penseur hors des sentiers battus et la question du déconstructivisme

Président de séance: Issaka Bagayogo (Univ. Bamako)

Des objets-dieux aux choses en acte

Président de séance : Marc Augé (EHESS)

Les logiques du politique

Président de séance : Michel Agier (EHESS-IRD/CEAf)

Clôture

Argumentaire

Jean Bazin prend contact avec l'Afrique comme enseignant à Bamako (Mali) entre 1967 et le 21 et le 22 juin 2007, à l’amphithéâtre de l’Ecole des hautes études en sciences sociales 1968.  Il engage alors ses premières recherches sur l'ancien royaume de Ségou. Agrégé de philosophie, cet élève de Louis Althusser et de Georges Balandier, ne cessera de croiser ce double héritage, associant étroitement l'enquête ethnographique et historiographique à une réflexion théorique sur les sciences sociales.
Ses travaux sur l'Afrique de l'Ouest, qui s'appuient sur une documentation qu'il avait lui-même recueillie en langue bambara et sur une connaissance très érudite des écrits anciens, notamment arabes, éclairent des questions théoriques essentielles. La traduction de récits, l'analyse de conflits actuels ou passés et la confrontation de l'histoire orale aux Archives, lui ont permis de développer une analyse extrêmement pénétrante des logiques du politique à l'œuvre dans la servitude, la guerre, les « royautés sacrées » et les rites de souveraineté.
Au cœur de cette anthropologie du politique, le travail critique décapant de J. Bazin s'attachait à mettre au jour tout ce que le pouvoir doit aux objets et à leur mise en scène. Cette puissance des « choses » ne se retrouve-t-elle pas aussi en acte dans nos musées d'ethnographie ou au Louvre ?  Le démontage du sacré traverse tous ses textes sur les « fétiches », les œuvres d'art et leurs divers usages.
 Questionneur inlassable et exigeant, J. Bazin affichait le souci de ne jamais rapporter pratiques et savoirs locaux à des entités englobantes aussi incertaines à ses yeux sur le plan théorique que « la culture », « l'ethnie » ou « la société ». En référence à ses enquêtes d'africaniste et  avec l'appui qu'il disait quotidien de l'œuvre de Wittgenstein, il avait entrepris de débusquer donc les faux-semblants et de révoquer les arrière-mondes auxquels non seulement l'ethnologie mais aussi l'histoire et la sociologie rapportent trop souvent les situations effectives qu'elles prétendent décrire. Refusant de se satisfaire des procédures d'interprétation habituelles, Jean Bazin a mis en examen, avec une radicalité peu commune les notions de croyance, de représentation, d'époque, de reproduction sociale ou d'oeuvre d'art, dans des textes certes peu nombreux mais extrêmement denses et stimulants constituant, à l'évidence, une œuvre majeure.  Sa rigueur, son humour, son utilisation toujours subtile et souvent caustique de la philosophie analytique et pragmatique faisaient vaciller sur leurs bases les interprétations les plus spéculatives du culturalisme et du structuralisme.

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