CECI n'est pas EXECUTE Mondes américains : Livres publiés en 2004

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Livres publiés en 2004

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  • Michel Agier, La sagesse de l’ethnologue, Paris, L’Œil neuf éd., 112 p.
    Tout ce que fait l'ethnologue a une double dimension. L'une est minutieuse, le détail est son ami, la moindre différence l'intéresse. Il enquête sur les relations sociales, les systèmes de parenté. Il cherche à comprendre les moteurs de la mémoire, de l'oubli, du secret. Les peines, les joies, des gens qu'il rencontre, constituent la matière de sa réflexion. L'ethnologue fait sa récolte en remuant la terre séchée des évidences : son savoir-faire a quelque chose du paysan; le terrain est comme la terre, il se malaxe, se triture et on le travaille. Et voici l'autre dimension de son métier : tout ce qu'il apprend là-bas, l'ethnologue le montre ici. Il le ramène pour comparer, montrer ce qu'il y a de commun dans ce monde de différences. C'est ce qui fait de lui un anthropologue : sa recherche vise à construire un savoir sur l'humain, de portée universelle.

  • Marc Augé et Jean-Paul Colleyn, L’Anthropologie, Paris, PUF, 127 p. (Que sais-je ?).
    De la possession rituelle et du chamanisme à la Silicon Valley, l'anthropologie élargit aujourd'hui son champ d'observation. Elle réinterroge ses concepts et ses méthodes pour appréhender la complexité de notre monde contemporain en proie aux mouvements contradictoires d'une prolifération des diversités et d'une abolition des barrières. Cet ouvrage nous propose de suivre le travail de l'anthropologue, du choix d'un champ d'étude à l'écriture du résultat de recherches, en passant par les principales hypothèses théoriques de sa discipline, l'enquête de terrain, les concepts qu'il peut utiliser.

  • Georges Balandier, Anthropologie politique, Paris, PUF [1e éd. 1961], 240 p. (Quadrige).
    "Ce livre tente de satisfaire des exigences multiples. Il est consacré à l'anthropologie politique, spécialisation tardive de l'anthropologie sociale, dont il présente de manière critique, les théories, les méthodes et les résultats. Il propose à cet égard une première synthèse, un premier essai de réflexion générale portant sur les sociétés politiques, étrangères à l'histoire occidentale, révélées par les anthropologues." Longtemps considérée comme une spécialisation marginale de l'anthropologie, cette discipline neuve a été le sujet de nombreux malentendus et débats, dont les principaux résidaient dans la définition et la détermination de l'instance politique. Ce nouveau mode d'appréhension de la réalité politique induit une nouvelle représentation scientifique des sociétés, y compris des sociétés qualifiées de primitives. Le politique est alors situé non plus sur le terrain des institutions formelles mais, dans une perspective dynamiste, sur celui des actions visant à maintenir ou modifier l'ordre établi.

  • Georges Balandier, Sens et puissance : les dynamiques du pouvoir, Paris, PUF, [4e éd.], 334 p. (Quadrige Essai Débats).
    Cette longue réflexion sur les dynamiques sociales s'appuie sur le travail scientifique d'un grand anthropologue, proposant "quelques repères qui indiquent mes choix, mon orientation dominante et les circonstances qui les ont déterminés". Les mutations observées, tant dans les sociétés traditionnelles ou archaïques que dans les sociétés industrielles dites avancées, dont un sens de la puissance s'exprime grâce à la participation effective d'un plus grand nombre d'acteurs sociaux. Contrôle mutuel de la puissance et création collective du sens, tel est le message de l'auteur.

  • Charles Becker et al. (éds), Les biotechnologies. Potentiels, enjeux et perspectives : le cas du Sénégal, Dakar, Académie des sciences et techniques du Sénégal, 121 p.

  • Chantal Blanc-Pamard, J.P. Deffontaines, S. Lardon C. Raichon et S. Zasser-Bedoya (éds), Agro-tribulations. L'amitié Pierre-Louis Osty, Paris, INRA Éds, 220 p.

  • Didier Fassin (dir.), Affliction : l’Afrique du Sud de l’apartheid au sida, Paris, Ed. Karthala, 299 p.
    Comprendre la crise épidémiologique que connaît l'Afrique du Sud et le drame social auquel elle donne lieu suppose de penser les événements à la lumière d'une histoire qui fournit à la fois les conditions objectives de la progression de l'infection et la trame narrative à partir de laquelle les acteurs l'interprètent. Contre les lectures oublieuses de l'héritage colonial puis de l'apartheid, il s'agit de rappeler la présence du passé dans les inégalités de distribution de la maladie et dans les arguments échangés au cours de la polémique, dans l'expérience quotidienne des habitants des townships comme dans la mémoire affleurant dans l'espace public. Ce livre aborde cette histoire douloureuse et son inscription dans la société sud-africaine, en explore les ramifications au cœur des politiques de santé et des débats de société, dans la vie d'un hôpital et le discours des travailleurs des mines, à travers la biographie d'une jeune malade et les peintures d'artistes engagés. Le détour par le passé est nécessaire pour penser l'avenir de l'Afrique du Sud démocratique. Cet ouvrage est le fruit d'une coopération scientifique entre la France et l'Afrique du Sud, dans le cadre d'un programme de l'Agence nationale de recherche sur le sida.

  • Elikia M’Bokolo, Afrique Noire : histoire et civilisation du XIXe siècle à nos jours, Paris, Hatier, AUF [2e éd. revue et augmentée], 587 p.
    Ecrit par l'un des plus éminents spécialistes du continent africain, ce livre est le premier ouvrage à aborder l'histoire de l'Afrique Noire dans sa globalité. Il recense tous les événements importants de la période et donne aussi l'occasion de découvrir, au-delà des faits politiques, l'histoire économique, sociale, intellectuelle, culturelle et religieuse de l'Afrique dans ses différentes civilisations. Cette deuxième édition couvre jusqu'aux dernières décennies du XXe siècle, des indépendances à l'année 2000, et permet à l'historien Elikia M'Bokolo de proposer une vision d'ensemble de ce qui constitue l'africanité, reliant les événements récents aux dynamiques de plus longue durée du continent africain. La vocation pédagogique de l'ouvrage est indiscutable. Il contient de nombreux tableaux chronologiques, cartes et documents. Il intéressera aussi un public plus large, curieux du devenir de l'Afrique et sensible aux problèmes fondamentaux du monde contemporain.

  • Donatien Dibwe dia Mwembu et Bogumil Jewsiewicki, Le travail hier et aujourd’hui : mémoires de Lubumbashi, Paris, Harmattan, 264 p., ill.
    Dans les régions industrialisées du Congo-Zaïre le travail salarié ainsi que ses avantages sociaux étaient désignés sous le terme kazi. A travers ce statut, les hommes sont entrés dans l'ère "moderne". Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, la décomposition des univers de type colonial suivie de la désindustrialisation ont entraîné la crise sociale. Les populations sinistrées ont tout perdu avec la fin du kazi. Le travail de mémoire s'articule ici autour d'un sentiment de rage de n'avoir pas su ou pu maîtriser cette "modernisation" qui fit d'eux des citoyens pour les rejeter ensuite à la marge du monde.

  • Christine Messiant et Roland Marchal, Premières dames en Afrique, Paris, Éd. Karthala, Politique africaine, octobre 2004, n°95.
    Nous assistons au niveau international et africain, et ce depuis plus d'une décennie, à la reconnaissance et à l'institutionnalisation de la figure d'épouse de président. Les premières dames sont devenues des acteurs significatifs au même titre que d'autres, formels ou informels, de la vie politique en Afrique. Du fait de la particularité de leur position et de la fonction qui leur est donnée, elles apparaissent comme des symptômes éclairant les économies politiques autant que les économies morales des Etats. Plus même, elles peuvent refléter le fonctionnement des pouvoirs et de leurs dispositifs dans cette période.

  • Diye Ndiaye (doctorante), Parenañu, “siamo pronte”. Etnografia di un’impresa femminile in Senegal, C.I.S.U., Roma, 128 p.
    Dalla prefazione di Mila Busoni: "In senso stretto, protagoniste dello studio etnografico qui pubblicato sono alcune donne che lavorano nel settore della trasformazione del pescato in una zona costiera nei pressi di Dakar, Senegal. Del loro lavoro Diye Ndiaye ricostruisce le dimensioni in termini di produttività, di risorse umane impiegate, di ruoli imprenditoriali e organizzativi, ragionando a partire dai dati di questo settore economico a livello nazionale. Parimenti fornisce un resoconto puntuale delle tipologie di prodotto e delle procedure tecniche utilizzate, avvalendosi di una efficace e assai interessante documentazione grafica e fotografica. (…) L'autrice aggiunge particolari molto interessanti riguardo alla forma di questa organizzazione del lavoro. L'aggregazione delle donne avviene secondo modalità che rispettano ruoli e posizioni di status quali esistono fuori dall'ambito lavorativo; di regola una donna preminente, spesso anche la più anziana, è a capo di un gruppo denominato m'bar, di cui fanno parte più generazioni di donne della stessa famiglia - famiglia che, nel luogo di cui si parla, è costituita secondo norme poliginiche.
    (…) Nel volume si dà ampio spazio alla ricostruzione storica del loro status a partire dalle notizie sul periodo precoloniale, ponendo molta attenzione alla loro appartenenza culturale o, con un termine che Ndiaye sottopone a critica, di "etnia". Questo allargamento del focus dello studio è d'altronde suggerito dal titolo stesso, Parenañu, che in lingua wolof significa: 'siamo pronte'".

  • Image2Nicolas Péjout (doctorant), L’Afrique du Sud, 10 ans après : Transition accomplie ?, avec Ph. Guillaume et A. Wa Kabwe-Segatti (dir.), Paris, Johannesburg, Éd. Karthala - IFAS, 368 p.
    Depuis 10 ans, l'Afrique du Sud sort progressivement du système d'apartheid : si les ruptures avec l'ancien régime sont nettes, la gestion d'un héritage structurel lourd rend cette transition à la fois difficile et ambivalente. C'est cette trajectoire que les contributions réunies ici tentent d'éclairer. Les analyses proposées partagent un regard critique sans complaisance ni mépris sur les transformations à l'oeuvre.

  • Nicolas Pons-Vignon (doctorant) et H-B Solignac-Lecomte, Land, Violent Conflict and Development, Working Paper du Centre de développement de l’OCDE, Paris, 2004, n°233, 63 p.

  • Claudine Vidal, André Guichaoua, N.Twagiramungu (dir.), Augustin Cyiza, un homme libre au Rwanda, Paris, Éd. Karthala, 222 p. (Tropiques/Politique)
    La vie d'Augustin Cyiza est étroitement mêlée à l'histoire rwandaise de ces deux dernières décennies. Homme d'action, il sauva des vies durant le génocide des Rwandais tutsis et voulut participer, après la guerre, à la reconstruction de son pays. Le 23 avril 2003, Augustin Cyiza fut enlevé à Kigali par un commando de l'armée rwandaise. Nul ne l'a plus revu depuis.

  • Image3Karima Younsi (doctorante) et Roland Laffitte (dir.), Bien ou quoi ? Les parlers populaires de jeunes à Ivry et Vitry sur Seine, Paris, SELEFA (Société d'études lexicographiques et étymologiques de langue française et arabe). Disponible en librairie www.geuthner.com
    Agressive, violente, grossière, machiste !… Ce ne sont pas les qualificatifs qui manquent pour parler de la langue des jeunes. Popularisée aujourd’hui par le rap, il advient qu’elle provoque pincements de nez ou reculs d’horreur. Elle sent le soufre et c’est précisément pour cela qu’elle intrigue, qu’on vient s’y frotter…
    Le présent recueil présente les résultats d’une expérience éducative menée au lycée Jean-Macé de Vitry-sur-Seine et dans les villes où résident la majorité des élèves de cet établissement, Ivry et Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Il contient un recueil de textes écrits par des jeunes de 14 à 20 ans et un glossaire qui rend les termes de cette langue accessibles aux non initiés.
    Comme hier l’argot classique, la langue des jeunes est codée. La violence, la grossièreté existent mais fonctionnent surtout comme un langage de la galère. Il faut décoder, repérer la sincérité de l’appel, la fraîcheur du cri sous l’habit de rigueur de l’exagération. Et comme cette langue s’exprime sur le mode ludique, il n’est pas interdit d’apprécier ce trait qu’elle possède comme toute variété de langue populaire : une étonnante créativité…

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