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Publications 2012

2012, Michel Agier & Rémy Bazenguissa-Ganga (dir.) L’Afrique des banlieues françaises, Brazzaville, Makitec /Ed. Paari, mars, Prix : 20 €, ISBN : 2-84220-054-1

L’année 2005 est un repère important dans une controverse  maintenant installée dans le paysage idéologique français. Les violences qui ont accompagné la grève des lycéens et étudiants au printemps 2005 et les émeutes des banlieues en novembre 2005 ont donné lieu à un amalgame : les discours racialistes, incriminant les jeunes Africains, ont concurrencé les autres interprétations, sociales ou urbaines, de la révolte. La question posée fut alors : peut-on comprendre la violence politique à partir des discours racialisant ? Du « Nègre » au « Black » : aux propos stigmatisants répondent les mots de l’émancipation, qui empruntent le même langage.

À partir de la diversité de leurs points de vue, les chercheurs réunis autour du Centre d’études africaines (EHESS-IRD) ont voulu engager un débat nécessaire sans rien cacher des questions politiques et théoriques d’aujourd’hui tout en les rapportant aux enquêtes de terrain : afrocentrisme, discrimination positive, postcolonialisme, racisme, diaspora ou encore « Afriques hors d'Afrique ».

Michel Agier, anthropologue, est directeur d’études à l’EHESS, directeur de recherches à l’IRD, membre du Centre d’Etudes Africaines (EHESS-IRD) dont il a été le directeur de 2004 à 2010. Rémy Bazenguissa Ganga, est professeur à l’Université de Sciences et Technologies de Lille 1, membre du laboratoire Clersé (CNRS-USTL) et chercheur associé au Centre d’Etudes africaines (EHESS-IRD).

Contact Europe, 83, rue de Reuilly, 75012 Paris (France) – www.cafelitteraire.fr

2012, Rémy Bazenguissa-Ganga, Gabriel Sounga-Boukono & René Tabard, Le Cardinal Biayenda et le Congo-Brazzaville. Paris, Ed. Karthala, Coll. Mémoires d'Eglise, 264 p.

Le 22 mars 1977, le Congo-Brazzaville devenait le premier pays d'Afrique où un cardinal de l'Eglise catholique, Emile Biayenda, archevêque de Brazzaville, était assassiné. Cet événement intervenait dans un contexte de coup d'Etat, qui coûta la vie au président marxiste-léniniste congolais, Marien Ngouabi, et à l'ancien président "socialiste bantou", Alphonse Massamba-Débat.– Le présent ouvrage reprend les interventions d'un colloque de février 2008, organisé par l'Association Cardinal Emile Biayenda-France (ACEB-France) en partenariat avec l'Institut de Science et de Technologie des Religions de l'Institut catholique de Paris (ISTR-ICP) et le Centre d'Etudes Africaines de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales -CEAf-EHESS). Les séances plénières et les tables rondes de ce colloque ont abordé, à travers différentes perspectives, la signification théologico-politique d'un acte à nul autre pareil dans l'histoire du pays. – Au Congo, depuis longtemps, les histoires religieuse et politique s'articulent de manière complexe. Il suffit de rappeler l’histoire de Kimpa Vita (XVIIIe siècle), et plus récemment celle de l’abbé Fulbert Youlou qui fut, dans les années soixante, le premier président de la République du Congo-Brazzaville. À travers la figure du cardinal Émile Biayenda, le colloque a reconstruit le cadre général des affrontements politico-religieux dans l’histoire présente, en éclairant les trajectoires du socialisme au Congo et les choix idéologiques pris par les uns et par les autres. Ont été examinés ensuite les rapports tendus entre l’État et les Églises. Enfin, on a tenté de mettre en lumière l’héritage spirituel du cardinal Émile Biayenda.

2012, Elodie Perreau, Le Cycle des telenovelas au Brésil. Production et participation du public, Préf. Jean Paul Colleyn, Paris, Editions L'Harmattan, Coll. « Champs visuels », 289 p.

Image1Au Brésil, la diffusion des telenovelas, feuilletons télévisés, chaque soir pendant huit mois, provoque des discussions d'ampleur nationale. Ils changent les évènements de l'actualité en pathos, transformant des conflits sociaux en conflits familiaux. Les télénovelas ne transforment pas radicalement la société, elles accompagnent les changements sociaux, constituant un véritable ciment national.




2012, Emmanuelle Kadya TALL, Le Candomblé de Bahia. Miroir baroque des mélancolies post-coloniales, Paris, Editions du Cerf, Coll. « Sciences humaines et religions », 175 p, 23 €.

Image2Le candomblé est un culte de possession qui s’est développé au Brésil, d’abord parmi les descendants des esclaves victimes de la Traite négrière. Il a pour particularité d’associer les croyances issues du catholicisme et des religions amérindiennes et africaines. Centré autour du culte de divinités africaines rattachées à différentes nations (Jeje, Nagô, Angola, Congo, Ketu, etc.), évocatrices d’anciens royaumes africains, le candomblé est aujourd’hui l’une des religions les plus populaires du Brésil et ses adeptes proviennent de toutes les classes sociales. – Comment comprendre la célébration conjointe de Jésus-Christ et du fondateur présumé d’un ancien royaume africain ? Dans une même séquence, un prêtre catholique officie au rite eucharistique et un chef de culte préside à l’immolation d’un taureau dont la tête et les entrailles sont transformées en objets divins. – Cet ouvrage renouvelle l’approche du candomblé de Bahia à partir d’un espace-temps – l’Atlantique sud – au sein duquel, la Traite esclavagiste, la Réforme catholique et un ethos baroque ont reconfiguré les territoires du nouveau Monde et les enclaves africaines. L’analyse détaillée de deux rituels qui fondent l’identité de deux maisons du candomblé contemporain, témoigne d’une cohabitation pacifique et hiérarchisée des entités chrétiennes, africaines et amérindiennes, dans un tout englobant qui illustre parfaitement l’idéal de démocratie raciale, cette idéologie fondée dans les années 1930 par les nouvelles élites intellectuelles pour faire du Brésil indépendant et post-esclavagiste un État-nation moderne, et dont les effets dans la société civile sont encore loin d’être atteints. – À l’encontre des études en termes de syncrétisme, de résistance et de religiosité marginale, l’auteure démontre, à partir de ces cas exemplaires, que le candomblé, bien que représentant une Afrique mythique, perdue ou retrouvée, illustre également quatre siècles de situation coloniale dont l’univers de représentation, avec ses divinités protéiformes, constitue le miroir baroque des mélancolies postcoloniales.

2012, Jean-Pierre DOZON, Saint-Louis du Sénégal, Palimpseste d’une ville, Paris, Karthala (Tropiques), 144 p.

Image3Quelle est cette ville d’Afrique de l’Ouest, persistant à s’appeler d’un nom très français et très chrétien alors que la population qui la compose et le pays dont elle fut longtemps la capitale sont majoritairement musulmans ? Qu’est-ce que Saint-Louis du Sénégal sinon un formidable lieu de mémoires, aujourd’hui classé au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO, installé primitivement sur un site non moins exceptionnel, une île entre fleuve et océan, désert et terres arables, propice à la fiction et au romanesque ? – Dans ce livre, Jean-Pierre Dozon nous fait découvrir, à la manière d’un palimpseste, les visages successifs de Saint-Louis. D’abord comptoir de traite, fondé à l’époque de Colbert, se métamorphosant en cité créole, elle devint, sous Faidherbe, la porte d’entrée et le lieu d’expérimentation de la colonisation française en Afrique, puis de la IIIème République conquérante qui l’érigea en commune de plein exercice assimilant tous ses habitants (blancs, noirs ou métis) à des citoyens. – Montrant ainsi que Saint-Louis ressortit largement à notre histoire nationale, le livre cependant débouche sur une autre mémoire, celle du fondateur de la confrérie musulmane des Mourides, Cheikh Ahmadou Bamba, qui y fut jugé et condamné par les autorités françaises à la fin du XIXème siècle. Parce que la geste de celui-ci n’a cessé de grandir au fur et à mesure que cette confrérie s’affermissait au sein de la société sénégalaise post-coloniale, le destin de Saint-Louis semble donc désormais balancer entre sa vocation patrimoniale et la vitalité mémorielle de ses ressortissants mourides.

2012, Agier, Michel (dir.) – Politiques de l’exception. Réfugiés, sinistrés, sans-papiers. Paris, Éditions Tétraèdre / Le sujet dans la cité / Actuels n° 1, janvier.

Image4Réfugiés, sans-papiers, sinistrés, demandeurs d’asile ou migrants clandestins : ces noms pèsent lourd, effraient ou scandalisent. Ils semblent autoriser un traitement à part, « exceptionnel », des personnes qu’ils désignent. L’ouvrage et le débat dont il sera l’occasion cherchent à décrire les formes de la mise à l’écart des étrangers et autres indésirables, mais aussi les conflits, tensions et révoltes dont ces situations d’exception sont le lieu.


26-4-2012

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