CECI n'est pas EXECUTE Mondes américains : Véronique Rochais

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Véronique Rochais

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Thèse

« Les souffrances sociales à la Martinique et leurs modes de gestion »

Résumé :

Les souffrances sociales à la Martinique et leurs modes de gestion.

À la Martinique, département d’outre-mer fondé sur une organisation socio-raciale inégalitaire héritée du système colonial esclavagiste, les tensions et les inégalités entre les milieux sociaux pèsent encore lourdement. D’une part, la domination sociale et économique des anciens colons, les békés, perdure dans le temps et, d’autre part, le passé esclavagiste non assumé par une frange de la population martiniquaise descendante d’esclaves africains génère encore des frustrations, de la souffrance et un besoin de reconnaissance identitaire. À cette souffrance historique s’imbrique une autre souffrance dite sociale, en raison du contexte socio-économique dans lequel les inégalités sociales et les écarts entre les classes ne cessent de se creuser.

Partant de ce constat, cette thèse se propose d’analyser à partir de l’ethnographie d’un quartier populaire de Fort-de-France, la dialectique entre les souffrances sociales et les modes de gestion des malheurs qui traversent la vie de certains Martiniquais parmi les plus dominés. Par ailleurs, nous menons une réflexion sur la gestion collective de la souffrance à la suite d’une catastrophe aérienne qui a causé la mort de 152 Martiniquais. Celle-ci souligne l’importance de la tentative de reconstruction identitaire lors d’une situation exceptionnelle venant perturber violemment l’ordre établi.

Soutenue le 31 octobre 2011 à l'EHESS, Paris.

Le jury était composé de :

  • Jean-Pierre Dozon (Directeur d’étude à l’EHESS)

  • Marie-José Jolivet (Directrice de recherche émérite à l’IRD, Directrice de thèse)

  • Michel Joubert (Professeur, Université Paris -VIII, pré-rapporteur)

  • Raymond Massé (Professeur, Université Laval à Québec, pré-rapporteur)


Ouvrage

  • Image1Le carnaval des travestis, avec Patrick Brunetaux, Case-Pilote Martinique, Éditions Lafontaine, 2006. — Le carnaval martiniquais, très différent du carnaval brésilien, est avant tout un carnaval populaire. Presque tous les bourgs s’animent à l’approche des jours gras et l’invention individuelle renouvelle toujours, année après année, les déguisements. Pour autant, derrière la multitude des travestissements et des parades, on peut retrouver un certain nombre de grands thèmes qui renvoient à la réalité du peuple créole opprimé.   Le carnaval antillais nous invite donc à réfléchir sur les significations de festivités qui semblent davantage prolonger les conflits sociaux ordinaires qu’à obéir à une logique d’inversion, de suspension des règles de la vie sociale. Cet ouvrage montre que l’héritage du colonialisme est porté par le carnaval à travers un théâtre imaginaire qui accentue l’identité noire sous ses différents aspects culturels. Si l’on ne voit presque pas de bwabwa mettant en dérision les Békés, en revanche les groupes de parades et les individus imagent leurs souffrances (relations hommes/femmes, esclavage) et célèbrent leur force à travers le magico-religieux.



17-11-2011

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