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Gilles Sautter

Géographe, ancien Professeur à l’Université Paris-I, Directeur d’études à l’EHESS.

Image1Géographe, ancien Professeur à l’Université Paris-I, Directeur d’études à l’EHESS. Gilles Sautter est né à Mulhouse en 1920 et a fait ses études d’histoire et de géographie à la Sorbonne. Agrégé de géographie en 1945, professeur de lycée à Laon puis à Paris, il est détaché à l’ORSTOM (à présent IRD) de 1948 à 1953. Au cours de son long séjour à Brazzaville, il réunit les matériaux d’une thèse de doctorat d’État ès-Lettres De l’Atlantique au fleuve Congo : une géographie du sous-peuplement. D’une rare densité, cette œuvre, à la fois étude historique, géographique et sociologique du bassin congolais et analyse critique des problèmes et des tragédies liés à l’expansion de l’économie coloniale, témoigne de l’immense capacité de travail et de la constante passion du sens de Gilles Sautter. Elle lui vaudra une distinction du Cnrs et de la Société de géographie. Attaché de recherche au Cnrs, puis chargé d’enseignement à l’université de Strasbourg, Gilles Sautter est élu, en 1961, directeur d’études à la VIème Section de l’École pratique des Hautes études, devenue ensuite EHESS. Professeur à l’Université Paris-I depuis 1967, il crée, avec Georges Balandier, compagnon du temps décisif passé au Congo, le Laboratoire de sociologie et géographie africaines du CNRS, berceau du futur Centre d’études africaines. Ses responsabilités dans des instances universitaires et scientifiques étaient nombreuses : président du Comité technique de géographie de l’ORSTOM de 1963 à 1973, membre élu de la Commission de géographie du CNRS, président de l’audit du département Systèmes agraires et développement de l’INRA, il participé également aux travaux de l’Unesco et à son programme Man and Biosphere. En 1988, il fut honoré, pour l’ensemble de ses travaux, de la médaille d’argent du CNRS.

Gilles Sautter a orienté les travaux de dizaines de géographes, tout en plaidant en faveur de l’ouverture disciplinaire aussi bien vers les sciences naturelles que les sciences sociales. Dès 1963, il élabore, avec son ami Paul Pélissier, le projet d’Atlas des terroirs africains. Vingt-trois études des terroirs, reconnus de grande utilité par les agronomes, seront publiées. Mais Gilles Sautter n’a jamais considéré le travail de terrain comme une fin en soi. Sa préoccupation d’aller au-delà de l’observation, de pousser les portes de l’apparence pour accéder au signifiant, fut constante et ses centres d’intérêt, comme le montre son Journal d’un curieux, innombrables Le sous-titre du Parcours d’un géographe donne la mesure de son aptitude à maîtriser des aspects très divers de la réalité géographie : des paysages aux ethnies, de la brousse à la ville, de l’Afrique au monde. Un texte de Gilles Sautter ne laisse jamais indifférent : Le pire reproche qui puisse être fait à un géographe, c’est de n’être pas donneur de sens. Tout au long de sa carrière, il n’a cessé de se sentir impliqué dans les problèmes du monde. Son enseignement et ses recherches, sans jamais déroger aux exigences rigoureuses de la discipline, laissaient sa part à l’imagination. Les qualités humaines importaient à ses yeux autant que les mérites scientifiques. Par des remarques parfois déroutantes, il invitait à sortir des sentiers battus. « Il savait qu’on ne construit pas son propre savoir sans accepter d’être dérouté, et que les avancées d’un corpus de connaissances s’effectuent souvent sur ses marges. Son magistère apprenait la liberté.» (1) Gilles Sautter est décédé le 18 mai 1998.
(1) Chantal Blanc-Pamard et Roland Pourtier, « Gilles Sautter ou le bonheur d’être géographe », Annales de géographie, Paris, 1999, n°606 :201-206.

Publications principales

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  • Le chemin de fer Bangui-Tchad dans son contexte économique régional. Étude géographique de l’économie des transports au Tchad et dans le nord de l’Oubangui-Chari. Bangui, Éd. SCECFBT, 325 p. [Reprint] Le chemin de fer Bangui-Tchad (AEF), Paris, Éd. de l’EHESS-CEAf, 1999. (Dossiers africains).

  • “Pour un atlas des terroirs africains : structure-type d’une étude de terroir”, avec Paul Pélissier, L’Homme, Paris, 1964, vol. IV, n°1 : 56-72.

  • De l’Atlantique au fleuve Congo. Une géographie du sous-peuplement. République du Congo, République gabonaise, 2 tomes, Paris-La Haye, Mouton, 1966, 1102 p.

  • Les structures agraires en Afrique tropicale, Paris, Éd. du CDU, 1968, 267 p.

  • Essai sur les formes d’érosion « en cirques » dans la région de Brazzaville (République du Congo), Paris, CRDCG, CNRS éds, 1969, 170 p. (Mémoires et documents, nouvelle série, 9).

  • Terroirs africains et malgaches, avec Paul Pélissier (dir.), Études rurales, Paris, 1970, n°37-38-39, 555 p.

  • “Bilan et perspectives d’une recherche sur les terroirs africains et malgaches 1962-1969”, avec Paul Pélissier, Études rurales, Paris, 1970, n°37-38-39 : 7-45.

  • Systèmes agraires africains (dir.) et “Présentation”, Cahiers d’études africaines, Paris, 1972, n°47.

  • Présentation de l’Atlas national en Côte d’Ivoire”, Cahiers ORSTOM, série Sciences humaines, Paris, 1972, vol. 9, n°2 :251-255.

  • Villes africaines, avec P. Mercier (dir.) Cahiers d’études africaines (numéro thématique), Paris, 1973, n°51

  • “Recherches en cours sur les villes d’Afrique noire : thèmes et problèmes. Point de vue d’un géographe”, Cahiers d’études africaines, Paris, 1973, n°51 :405-416.

  • “The discipline and its settings. Some thoughts on geography in 1975”, International Social Science Journal, vol. 27, n°2:231-249.

  • “On a recent book: The Geographical system of Pierre Gourou”, Social Science Information, 1976, vol. XV, n°2-3: 527-547.

  • Maîtrise de l’espace agraire et développement en Afrique tropicale, Paris, Éd. de l’ORSTOM, 1979.

  • “Some thoughts about human ecology”, Social Science Information, 1979, vol. 18, n°6:991-998.

  • “Le paysage comme connivence”, Hérodote, Paris, 1979, n°41-66.

  • Société, nature, espace dans l’Ouest malgache” in Changements sociaux dans l’Ouest malgache, Paris, Éd de l’ORSTOM, 1980 :5-33. (Mémoires ORSTOM, 90).

  • “Problèmes rencontrés en Afrique noire et à Madagascar pour ‘intégrer’ la connaissance locale des milieux naturels et de l’utilisation du sol” in Environments and man’s control of them, pp.27-43 / Fujiwara (ed.), Hiroshima, University of Hiroshima, 1983. (Research and sources Unit for Regional Geography, Special publications, 14).

  • “La géographie rurale en crise ?”, Etudes rurales, Paris, 1986, n°103-104 :259-274.

  • Paysagisme in Dynamique des systèmes agraires : A travers champs agronomes et géographes, pp. 289-297 / Paris, Éd de l’ORSTOM, CNRS, 1985. (Colloques et séminaires).

  • Préface avec P. Pélissier, à Ch. Blanc-Pamard, J. Bonnemaison, J. Boutrais et al., Le développement rural en questions : paysages, espaces ruraux, systèmes agraires, 1984, p. IX-XIV, Paris, Éd de l’ORSTOM, (Mémoires ORSTOM, 106).

  • “Léonard de Vinci, théoricien du paysage”, Hérodote, Paris, 1987, n°44 :106-125.

  • Journal d’un curieux in Histoires de géographes, Paris, CNRS éds, 1991.

  • Parcours d’un géographe, 2 tomes, Paris, Éd. Arguments, 1993, 708 p. Résumé et Compte rendu

  • De Bayard à La Fayette : très riches heures de la géographie à l’Orstom”,  entretien de Marielle Pepin Lehalleur avec Gilles Sautter, Cahiers des sciences humaines : trente ans (1963-1993), numéro hors série, Paris (ORSTOM), 1993 :97-104

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